Comprendre les émotions de mon enfant : La colère

par | Avr 16, 2020

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler de la colère. Cette émotion nous la connaissons tous pour l’avoir expérimenté à plusieurs reprises tout au long de notre vie. La colère déborde, nous avons parfois du mal à la maîtriser même en tant qu’adulte.

Imaginez : Vous êtes en train de vous préparer pour partir au travail, votre emploi du temps est millimétré, il vous reste 10 minutes pour finir votre petit déjeuner, mettre vos chaussures, et partir pour arriver à l’heure. Vous n’aimez pas être en retard. Votre enfant est agité ce matin, il demande de l’attention, il sent bien que vous êtes préoccupé par l’heure, mais il ne vous écoute pas. Vous lui demandez de mettre ses chaussures le temps de vous brosser les dents, et quand c’est le moment de partir, il est toujours là, ses chaussures dans les mains … Vous débordez !

Plus d’actualité. Vous êtes confinés à la maison avec votre enfant, vous devez aussi travailler un minimum. Tous les repères de votre enfant sont ébranlés, il est probablement inquiet de la situation. Il vous voit, vous sent préoccupé vous aussi. Mais il ne l’exprime pas clairement, il ressent beaucoup de chose en lui, mais il ne sait pas vraiment comment exprimer tout ça.

Vous demandez à votre enfant de s’occuper seul ce matin car vous devez impérativement faire certaines choses. Il ne l’entend pas de cette oreille. Il veut passer du temps avec vous. Mais vous ne lui accordez pas ce qu’il demande. Il se met en colère, il crie, jette … il déborde !

Alors comment tout cela se passe ?

La colère est une réaction saine face à la frustration. L’enfant affirme le désir qui est le sien. Il n’a pas toujours besoin que l’on réponde de manière positive à ce qu’il demande, cependant il a besoin que son désir soit reconnu.

Il est important de comprendre que la colère est l’expression d’un besoin, ou d’une demande adressée à l’autre. Et non pas une mise à distance. Cette émotion intense se traduit dans son corps, cela va lui permettre de se reconstruire et d’accepter sa frustration. Si vous l’accompagnez en ce sens, cela sera beaucoup plus facile pour lui.

C’est comme si l’enfant devait faire un deuil, il doit donc à ce titre traverser les différentes étapes de celui-ci :

  1. Déni
  2. Colère
  3. Négociation
  4. Tristesse
  5. Acceptation

Ainsi la colère est une étape qui permet d’arriver à l’acceptation.

Si quelque chose est important pour moi, je vais me mettre en colère pour montrer à quel point c’est important.

En se mettant en colère, enfant cherche à établir un lien, c’est un moyen de communiquer. Ne rompez pas cette communication. Restez présent, attentif et respectueux. La violence est destructrice et la colère est constructive. Bien que l’agressivité à une connotation négative aujourd’hui, étymologiquement elle signifie « aller vers ». La colère vise une affirmation de soi face à l’autre, une précision des limites à ne pas dépasser, refus de ce qui fait souffrir.

Accompagner l’enfant dans une réaction physiologique

Plus tard l’enfant sera en mesure de gérer ça différemment avec la maturation de son cerveau.

La réponse à la colère c’est l’écoute, le respect, l’empathie

Vous pouvez lui proposer des alternatives.

  • Le coussin de la colère

Si l’enfant a besoin de taper. Proposez-lui un coussin qui sera dédié uniquement pour lui lorsqu’il est en colère.

Si l’enfant vous tape dîtes-lui qu’il vous fait mal : « aie, tu me fais mal » dites-lui aussi ce que ça vous fait : « ça me fait de la peine quand tu me tapes ». Passez par vous pour vous exprimer, par votre ressenti. Ne vous exprimez pas par des jugements de valeurs tels que « tu es méchant … Ce n’est pas gentil … » Ceci dans le but que l’enfant ne se déprécie pas plus.

L’enfant est très autocentré, quand on crie, que l’on se met en colère, il va penser que l’on ne l’aime plus. De plus nous avons besoin d’être cohérent, si nous lui demandons ne se calmer, il faut le faire calmement.

« Je vois que tu es en colère, tu ne peux pas me taper, mais tu peux taper là-dedans »

Accompagnez votre enfant en fonction de son degré de colère.

« Tu as l’air très en colère, tape 3 fois très fort » …. « Ça va mieux ? tu es encore en colère ? »  … « tape encore 2 fois » … etc. …

 

  • Reprendre les événements avec lui

Il est important de reprendre ça avec lui, quand vous et lui êtes disposés. Quand vous avez assez de recul. Si vous êtes encore dans l’émotivité cela va être plus difficile de réfléchir et de dire ce qu’il en est.

Cela va aussi renforcer la confiance dans la relation au parent et en lui-même.

 

  • Observez, entendez et traduisez

Il se peut que l’enfant ne sache même pas pourquoi il s’est mis en colère. Il peut réagir de manière instinctive sans arriver à analyser ce qui se passe pour lui.

Aidez-le en reformulant ce qui se passe et à traduire les émotions qu’il ressent : “c’est vrai que c’est injuste”, “je comprends que tu te sentes en colère”, “c’est dur d’accepter ça” …

Pour un enfant petit, vous pouvez l’aidez en le contenant, maintenant le contact. N’en rajoutez pas ni de manière positive, ni négative, une colère entendue et respectée reste brève.

Ne Il se peut que votre enfant se mette en colère parce qu’il a du mal à gérer l’imprévu. Donnez-lui des repères, prévenez-le à l’avance : « Dans 10 minutes nous allons partir, je te laisse finir ce que tu es en train de faire … Dans 5 minutes nous y allons fait une dernière action à ton jeu. »

Il n’est pas nécessaire de le prévenir trop longtemps à l’avance.

Votre travail d’observation va l’aider à mettre des mots sur ce qui se passe pour lui. Il finira par le faire lui-même grâce à votre aide et à la maturation de son cerveau.

Vous l’aidez à comprendre que sa colère n’est pas dangereuse, qu’elle ne fait pas mal, et que vous être présent et l’aimez. Qu’il est toujours le même petit garçon, petite fille.

Persévérez, il faut le faire un grand nombre de fois pour que votre enfant arrive à le faire par lui-même. C’est comme apprendre à marcher, ça prend du temps et de la maturation. Votre investissement finira par porter ses fruits, votre enfant sera au clair avec ses émotions, et à l’aise avec elles.

 

  • Expliquer comment cela fonctionne

Certains enfants ont besoin de comprendre. D’ailleurs cela est beaucoup plus facile d’agir quand nous comprenons les mécanismes.

Quand nous nous mettons en colère notre cortex se « déconnecte » de notre tronc cérébral. Nous n’arrivons plus à agir de manière raisonnable. Nos émotions ne sont plus étayées par notre réflexion.

 

Voici une petite illustration

Le cortex, modélisé par les 4 doigts de la main, représente le siège de l’intelligence, de la capacité de réflexion, de l’empathie, de la prise de décision, de l’esprit logique et organisationnel.

 

 

 

 

 

Le cortex préfrontal quant à lui est modélisé par le pouce rabattue, il représente le siège des émotions, des réponses automatiques.

 

 

 

 

 

Expliquez ceci à l’enfant, ainsi vous pourrez proposer à l’enfant de faire des respirations.

  1. Il inspire en écartant tous les doigts de sa main, sauf le pouce qui est rabattue.
  2. Il expire il ramène ses doigts sur son pouce, en se disant mentalement « je reconnecte mon cerceau ».

inspiration gestion de la colère

inspiration

expiration LCM

expiration

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • Des rituels de détente

Proposez des temps de détente avec des mouvements de yoga par exemple, de la sophrologie ou de la relaxation. Des massages, de la méditation. Innovez et profitez-en pour avoir un moment privilégier et un temps de qualité avec votre enfant.

 

Faites-vous confiance, on peut tous avoir des moments plus difficiles où nous arrivons moins à gérer. Ne vous inquiétez pas.

Cela est aussi important de savoir que son parent n’est pas parfait. Que parfois nous faisons des erreurs. Dites-le-vous. Aimez-vous !

Sources :

Voici quelques livres qui vous permettrons d’articuler tout ça avec votre enfant

La couleur des émotions

Grosse colère

Le livre de mes émotions

Au fil des émotions

Vous pouvez également proposer des jeux autour des émotions. Pour ça pas besoin de matériel particulier.

Jouez à mimer les émotions et raconter une anecdote en référence à l’émotion en question. Racontez des souvenirs de votre enfance ! Pour ceux qui préfère un support, la couleur des émotions propose un jeu de société. Vous pouvez aussi trouver sur le site Cool parents makes happy kids un jeu sur les émotions à imprimer, voici le lien

Vous pouvez aussi regarder le film vise, versa en famille et le commenter bien évidemment 🙂

 

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